Le Pavillon Béthune

Le Pavillon Béthune a été baptisé ainsi, en l’honneur de son illustre propriétaire.

Philippe de Béthune a 40 ans lorsqu’il acquiert les ruines du château médiéval de Selles sur Cher en 1604.

Philippe de Béthune, est d’abord baron puis comte de Selles sur Cher, baron de Charost, de Mors, seigneur de Font-Moireau, homme d’armes, chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit. De surcroît, c’est aussi un gentilhomme de l’administration royale, ainsi qu’un diplomate français, né en 1565 et mort en 1649 en son château de Selles. Le marquis de Chabris et de Béthune est le sixième fils de François, baron de Rosny et de Charlotte Dauvert.

Il existe une hiérarchie des titres nobiliaires : après la famille royale, empereur, roi, reine, prince, princesse, viennent les nobles dont le plus haut titre est duc, suivi du marquis, du comte, puis vient le baron.

On voit ainsi que Philippe de Béthune cumulait de hauts titres de noblesse, étant marquis de Chabris, comte de Selles, baron de Charost, de Mors, mais également chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit. Toutefois, c’est son frère aîné Maximilien de Béthune, Duc de Sully qui possédait le plus haut titre de noblesse.

On l’a dit plus haut, Philippe de Béthune fut chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit, un ordre de chevalerie créé par Henri III en 1598. C’était l’ordre de chevalerie le plus prestigieux du royaume. Il exista pendant 250 ans.

Après une brillante carrière d’ambassadeur auprès du roi Henri IV et Louis XIII, il cherche un domaine où passer sa retraite. C’est ainsi que son choix se fera pour Selles sur Cher. Voilà le lieu où il pourra vivre avec sa famille et recevoir ses nombreuses relations mondaines.

Par ailleurs, il fallait également que le domaine soit de rapport : il devait rapporter du numéraire.

L’architecte

C’est à Jacques II Androuet du Cerceau (1550/1560-1614)- l’un des concepteurs de la place Royale à Paris, aujourd’hui place des Vosges et dont vous retrouverez le nom dans de nombreux châteaux du Val de Loire – architecte parisien très en vue, que l’on doit les plans du château du XVIIe siècle. La construction dura plus de sept ans.

Des pierres très courantes dans notre région.

Le calcaire, pierre dure de Beauce (calcaire lacustre de Beauce) était utilisé pour les fondations, que sa dureté rendaient solides.

La brique, emblématique de la Sologne qui est à nos portes, fut fabriquée sur place. En effet, la tour du Coq fut utilisée comme four à briques.

Le tuffeau – principalement celui de Bourré (41) – compose majoritairement le sous-sol de Touraine. En effet, c’est une pierre facile à tailler, de couleur blanche ou jaune. Ainsi, d’habiles tailleurs de pierre créaient des ornements de façades, véritable dentelle de pierre. C’est pourquoi les château du Val de Loire sont si richement et finement décorés.

En effet, pour des raisons de coûts, on construisait avec des matériaux endémiques, proches et si possible faciles à transporter. A l’instar du chantier de Notre Dame de Paris dont les matériaux arrivaient par la Seine au pied du colossal chantier, le Cher servait à transporter les matériaux, dont les pierres, au pied du chantier du château de Selles sur Cher. D’où la poterne encore visible dans la cour d’honneur.

Un des plus grands châteaux de la Loire au XVIIe siècle

Le Pavillon Béthune aujourd’hui